Publié dans Politique

Rappel de glaces vanillées cancérigènes en France - Un parfum de sabotage de la vanille de Madagascar

Publié le jeudi, 14 juillet 2022

Difficile de n’y voir qu’un simple concours de circonstances. Ainsi donc, presqu’au lendemain d’une rencontre tenue à Paris entre acteurs locaux et acheteurs internationaux de la vanille malgache  -  rencontre destinée à (re)donner des bases solides à la filière - et juste la veille de l’ouverture de la nouvelle campagne de collecte de ce produit-phare de la Grande île, il est annoncé à grand fracas, en France, le rappel de glaces à la vanille en pots de la marque Häagen-Dazs, au motif que lesdits produits sont contaminés par un agent cancérigène. Et certains médias occidentaux ne se sont pas gênés pour pointer du doigt la vanille de Madagascar comme étant à l’origine de cette contamination. 

La question qui se pose est de savoir pourquoi une telle contamination n’a été décelée plus tôt, ou ne l’a été que ce mois de juillet, alors que le lot de vanille qui pourrait en être à l’origine, s’il vient vraiment de Madagascar, est forcément issu de précédentes campagnes. Logiquement, si tant il est vrai que c’est bel et bien le produit malgache qui est impliqué, c’est dans les mois qui suivirent l’arrivée du lot incriminé sur le sol européen que la présence de l’agent cancérigène aurait dû être découverte.

De deux choses l’une : soit les services de dépistages européens, ainsi que celui de la marque Häagen-Dazs, ont été défaillants pour ne pas avoir pu détecter la présence de l’agent cancérigène en question que plusieurs mois après la mise sur le marché des denrées contaminées, soit la contamination ne concerne que les toutes dernières productions de la marque, celles-là même qui ont fait l’objet de rappel par celle-ci. Auquel cas, il faut se demander de quelle manière ce lot a pu être contaminé et non les précédents, alors qu’ils sont tous censés contenir la même vanille de Madagascar.

A qui profite le crime ?

Quoi qu’il en soit, tout ceci, conjugué avec le douteux concours de circonstances soulevé en début d’article, ne peut que susciter de fortes suspicions d’acte de sabotage destiné à torpiller le produit-phare de la Grande île et partant, à éliminer Madagascar du marché mondial de l’or vert, du moins durant la campagne à venir. A qui profite le crime ?, pourrait-on se demander.

Il faut savoir que le marché mondial de la vanille se chiffre à des montants faramineux (voir article par ailleurs) et la réunion entre acteurs locaux et acheteurs internationaux de la vanille malgache qui s’est tenue dernièrement à Paris était justement destinée à stabiliser toute la filière d’amont en aval. Ce qui ne peut avoir pour effet que de conforter davantage la place de leader de Madagascar sur ledit marché. Une perspective qui est loin de plaire à tout le monde, notamment à certains pays producteurs de vanille dont la qualité de produit ne peut pas encore rivaliser avec celle de la Grande île pour prétendre en grignoter la part de marché, mais aussi et surtout aux producteurs de vanilline (vanille de synthèse), laquelle est encore loin de convaincre et ne peut trouver sa place au soleil tant que la vanille naturelle continue à attirer la clientèle et à satisfaire la demande.

Pour information, l’agent cancérigène en question, l’oxyde d'éthylène, est une substance auparavant utilisée comme produit de protection des denrées alimentaires mais dont l'utilisation, depuis 2001, est interdite dans l'Union européenne mais également à Madagascar (voir notre édition d’avant hier).

Hery Mampionona

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Editorial

  • Mission délicate !
    Le second round de la négociation entre la France et Madagasikara sur les îles Eparses devait débuter à Paris dans la journée d’hier 30 juin 2025. La première étape de la rencontre entre les deux délégations avait eu lieu à Antananarivo en 2019, au Palais de Premier ministre à Andafiavaratra, tout juste en début du premier mandat de l’actuel Chef d’Etat Rajoelina Andry, et réélu pour un second mandat en 2023. La délégation malagasy conduite par la ministre malagasy des Affaires étrangères, Rasata Rafaravavitafika, composée de huit membres, devait rejoindre la capitale française pour être présente au rendez-vous fixé. Huit membres, des experts dans leur domaine respectif, qui ont la lourde tâche de présenter et défendre la cause nationale sur les îles Eparses. Madagasikara revendiquait depuis toujours du moins depuis la Deuxième République, la souveraineté de la Grande île sur ces « îles » tant convoitées et objet de discorde…

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